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20100330 - Ōdishon (Audition) - Takashi Miike - 1999 - Japon

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20100330 - Ōdishon (Audition) - Takashi Miike - 1999 - Japon Empty 20100330 - Ōdishon (Audition) - Takashi Miike - 1999 - Japon

Message  Crackers Mer 31 Mar - 18:14

http://www.imdb.com/title/tt0235198/

Etaient présents : Scorpio Killer, Dartalouf
D'autres membres (dont Scorpio Killer) l'avaient vu au cinéma



Pas de Cercle prévu cette semaine, j'allais me devoir me passer de films à découvrir avec les autres membres. C'était sans compter l'appel au dernier moment de Scorpio Killer pour me proposer de regarder un film, chose que j'ai accepté sans la moindre hésitation. Et nous voilà parti pour un nouveau Takashi Miike, de 1999.

Aoyama est veuf depuis 7 ans et vit seul avec son fils. Le duo semble réellement épanoui et on sent qu'il y a un réel amour père/fils. Son fils lui suggère un jour de se remarier et l'idée ne lui déplait pas. Mais Aoyama souhaite le vrai amour, il ne veut pas d'un mariage arrangé ou de se payer une femme. Un ami producteur lui suggère de réaliser un faux casting afin qu'Aoyama puisse s'entretenir avec un grand nombre de femmes afin de trouver l'heureuse élue. C'est à ce moment que, selon moi, le film commence.
Aoyama n'est guère enchanté par les candidates, exceptée une : Asami. Il avait beaucoup étudié sa candidature et l'a préféré aux autres par son lourd passé. Plus jeune, elle a dû arrêter sa plus grande passion (la danse) suite à un accident et ce fut l'épisode le plus éprouvant de sa vie. Selon elle, accepter cet évènement, cela revient à mourir et elle l'assume. Conquis, Aoyama lui dit qu'elle a tout à fait raison, que c'est ça la vie : subir des moments atroces, terriblement douloureux, et savoir tourner la page et se relever car la vie est belle et continue.

Lorsqu'il l'appelle pour la première fois, elle attend patiemment, sagement le coup de téléphone. Un sourire, peut-être sadique, apparaît sur son visage et elle lève lentement la tête en direction du téléphone. En arrière plan, un sac en tissu énorme, immobile. Puis soudain, ce sac sursaute. On comprend très vite qu'un être humain est enfermé dedans.

Puis, vient ensuite des scènes où il se revoient et l'un comme l'autre semblent séduits. Pendant ce temps, l'ami producteur, inquiet, enquête et s'aperçoit que l'un des contacts dont elle a parlé est injoignable il premier a disparu depuis un an et demi. Le second est retrouvé mort chez lui avec à sôté de son cadavre : une langue, une oreille et 3 doigts d'origines inconnues.

Ceci n'effraie en rien Aoyama qui emmène Asami en week-end en bord de mer. A ce moment, un cliché où Scorpio et moi nous accordions à dire qu'il est tout simplement magnifique.

20100330 - Ōdishon (Audition) - Takashi Miike - 1999 - Japon Auditi10

Ils vont ensuite dans une chambre d'hôtel où Asami se déshabille (très jolie d'ailleurs) et demande à Aoyama de lui promettre solennellement qu'il n'aimera qu'elle, que tous les hommes sont des menteurs mais qu'il semble différent. Elle insiste et insiste pour qu'il n'aime qu'elle. Ce qu'il accepte évidemment sans semblant d'hésitation. Il l'embrasse, et à ce moment, on ne voit pas très bien ce qui se passe mais Aoyama semble se prendre un coup. Toujours est-il qu'il se réveille seul dans sa chambre d'hôtel.
Les jours suivants, Asami est injoignable et introuvable. Aoyama se souvient alors d'un second contact dont elle avait parlé. Il s'y rend et apprend alors que contact est retrouvé mort chez lui avec à sôté de son cadavre : une langue, une oreille et 3 doigts d'origines inconnues, il y a un an.
Puis il rencontre un vieux monsieur qui rigole bêtement et méchamment en évoquant le nom d'Asami. On apprendra par la suite que c'est en fait son oncle et que lorsqu'elle était petite, il lui faisait subir certaines tortures, telles que le marquage au fer rouge sur les cuisses.

Nous en sommes à je dirais, deux tiers du film. Nous avons pour l'instant vu une histoire d'amour centré sur l'homme. Le film va, à ce moment précis, changer de vitesse et d'ambiance et nous tenir en haleine jusqu'à la fin.
Un soir, Asami se rend chez Aoyama avant son retour et met de la drogue dans son whisky. Dès qu'il en boit, il est pris de sérieuses hallucinations, sexuelles ou sadiques.
D'ici à la quasi-fin du film, on ne sait pas vraiment si nous sommes confrontés aux hallucinations ou à la réalité. Elle lui ré-injecte une drogue (d'où l'affiche du film) en lui expliquant que cela va lui paralyser le corps, mais pas les nerfs, qu'il ressentira toute la douleur subie sans pouvoir se défendre. Puis, elle commence à réellement le torturer. D'abord des longues aiguilles dans le thorax. l'abdomen. Puis, d'autres aiguilles autour des cavités oculaires. Pendant cette torture, elle parle avec, lui explique ce qu'elle fait. De plus, elle n'a pas cru en sa sincérité. Elle lui dit alors que la douleur est le seul moment de sincérité chez un individu. Quand il se tort de douleur, elle sait qu'il ne triche pas. Elle s'attelle ensuite avec un malin plaisir à lui couper un pied.
Le fils d'Aoyama fait irruption pendant qu'elle lui coupe le second pied. Aoyama demande pitié pour son fils. Ce à quoi elle répond avec un sourire narquois "Ah bon, tu m'avais pourtant promis que tu n'aimerais que moi..."
Une rapide bataille entre Asami et le fils d'Aoyama et le film se finit. Un regard entre les 2 corps allongés d'Aoyama, très mourant, et Asami, mourante aussi qui ressort les mêmes mots qu'Aoyama lors du casting : c'est ça la vie : subir des moments atroces, terriblement douloureux, et savoir tourner la page et se relever car la vie est belle et continue

Une fois le film fini, j'ai eu l'impression d'être un peu resté sur ma faim. Mais qu'ai-je retenu de ce film ?

Tout d'abord, si je n'avais pas su ce qu'il adviendrait à la fin, j'aurais peut-être changé de film en cours de route. A part quelques scènes intéressantes tant sur le plan technique que sur le comique en lui même (notamment la scène où les filles passent le casting qui m'a fait rire), nous sommes face à un film d'amour, certes un peu inversé, mais film à l'eau de rose, lent, voire très lent par moment. Ce qui est intéressant selon moi, c'est la façon dont Miike change radicalement d'univers et fait passer le spectateur du lent au rapide, du calme au survolté, de la passion à la séquestration. Le spectateur "attendri" devient rapidement dégoûté par la force des images violentes (même suggérées, elles sont extrêmement bien décrites par Asami). Personnellement, je me serai bien passé des 2/3 du début. Mais à la réflexion, mélanger adroitement 2 genres si différent dans un même film, cela relève du génie.

Ensuite, on est sorti du contexte classique "jolie fille qui se fait kidnapper par le méchant serial killer". C'est exactement l'inverse. En tombant amoureux d'Asami, Aoyama devient dominé, c'est elle qui dirige. On a vu lors de la scène où elle se déshabille que c'est elle qui en prend l'initiative, c'est elle qui pose les questions, c'est elle qui lui demande de la rejoindre. Et dans la dernière partie du film, c'est bien la fille qui séquestre et torture avec visiblement beaucoup de plaisir. Car dans beaucoup de films de ce genre, nous voyons le tortionnaire mais ne voyons pas systématiquement son plaisir. ici, il est flagrant. Est-ce là une façon pour Miike de dire que la femme est plus sadique que l'homme ? Ou souhaite-t-il venger la Femme Japonaise de toutes les tortures qu'elle a subies ? Je ne sais pas. En tout cas, j'ai bien aimé que les rôles soient inversés pour une fois (je me doute que d'autres films le font, mais je ne les aies pas vus).
Lors des scènes d'hallucination, on voit Aoyama faire l'amour avec la petite amie de son propre fils. Ajoutons à cela qu'il a choisi la candidate ayant eu le passé le plus difficile, on peut aisément penser que Miike renvoie simplement l'homme dans ses défauts, ses obsessions, son pouvoir ou encore sa virilité.

Enfin, 2 anecdotes sur ce film : il est tiré d'un roman de Ryu Murakami.
Sur les films sortis entre 1992 et 2009, Quentin Tarentino a listé ses 20 films préférés. Audition se classe en troisième position.
Crackers
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